Portraits de rue, un prétexte à la rencontre.

Pour l’essentiel, je ne photographie dans la rue que des gens avec qui je parle. Communiquer avec des inconnus à Paris est un exercice en soi, les photographier relève de l’exploit. Pour autant, les plus grandes barrières sont celles que l’on érige soi-même.

Pleines de surprises, ces rencontres fortuites me laissent parfois perplexe par leur intensité. A travers ces portraits accompagnés d’un texte court, je dresse celui de personnes ordinaires souvent extraordinaires,

Merci à elles.

Cliquez sur la première photo puis servez vous des flèches.

Wallace et Youmi, artistes de rues. Je ne sais pas lequel est le plus fantasque. Wallace est capable de dire un truc drôle toutes les 10 secondes en interpellant les passants qui bien souvent ne font que passer, Youmi aboit dès qu'il chante, et Wallace chante beaucoup. Après cette photo faite à la volée, on a parlé de la condition des artistes de rues, bon, Youmi n'aboyait plus. Un super moment, bravo les artistes! https://www.facebook.com/dogmantv/
Vincent et Steeve sont scaphandriers. Vincent vient de passer plus de 2h1/2 sous l'eau un marteau-piqueur à bout de bras pour installer une nouvelle échelle sur les quais. Il fait beau et l'eau est claire mais les interventions en station d'épuration en plein hiver sont bien moins bucoliques.
Joëlle vit là, quai Panhard et Levassor. J'ai du mal à la comprendre, elle parle plusieurs langues en même temps. Je pense qu'elle ne bouge pas beaucoup de son bout de trottoir, son premier souci c'est l'eau.
John, 70 ans, a fait toute sa carrière comme photographe ambulant à Paris. Son polaroid sur la poitrine, il m'explique que le selfie c'est la mort du métier. Tu m'étonnes John...
Des américains à Paris. Vieille photo argentique, il ne me restait qu'une vue sur mon film.
texte alter
Jimmy, de son vrai prénom Valery. Le même âge que moi, grandit dans la même ville, pas franchement le même parcours et pourtant. L'évocation des années 80 nous fera sourire.
En mouvement jusqu'au bout des doigts.
Le bonheur, c'est tout simple. Visite d'une famille durant le confinement.
Le vendeur s’appelle Jean-Pierre, dit Petit Jean. L’acheteur c’est Pierre, il regarde sur son livre si il détient déjà le timbre dans sa collection. Le troisième homme m’est présenté comme marin-pêcheur, spécialisé dans la morue, il parait qu’il y en a pleins dans le quartier. Nous sommes Rond-point des Champs-Elysées, Avenue Gabriel, sur le plus ancien et seul marché aux timbres. Pour la petite histoire, c’est en 1887 qu’un notable et philatéliste légua à la ville de Paris les terrains du carré Marigny à la condition qu’une bourse aux timbres puisse y perdurer. 130 ans plus tard, elle existe encore, tous les Jeudis et W-E.
Entrainement de free-running à Montparnasse. Saltos, sauts incroyablement longs, figures diverses, ils retombent sur leurs pieds avec élégance, avant de s'élancer à nouveau comme des chats athlétiques insouciants des dangers.
Kamel, vît dans un camion au bord du périph depuis 7 mois.
Nadine, Parc Montsouris, ne comprend pas comment les gens peuvent s'emmerder à la retraite. Du coup je suis rassuré...
Décontracté du front.
"Comment ne pas perdre la tête, Serrée par des bras audacieux?" Instant magique qui ne s'invente pas.
Deux études montreraient que la nicotine protège du COVID-19. Les fumeurs seraient sous-représentés chez les malades mais attention, les formes seraient plus graves. Et le tabac tue plus que le virus en toutes saisons.... Photo de ce matin, merci à ce Monsieur dont je n'ai pas demandé le prénom, les réflexes se perdent...
Charlette, 86 ans, sa corvette, son bateau et sa femme de pont. Paris l'Arsenal. D'une extrême gentillesse.
Pierre-Xavier et sa fille, Rose. Depuis des années il vient au même endroit le vendredi après-midi, à Montparnasse, partager avec qui s'arrête sa vision d'une vie saine. Il y a rencontré sa femme, ils ont 2 enfants. Dans une autre vie il faisait de l'import/export en chine et gagnait confortablement sa vie. Il a tout quitté, pour 2 hectares de permaculture en Normandie. PX est un homme heureux, il a les pieds sur terre.
Charlette, à nouveau, dans son univers. Sa vie est aussi époustouflante que son intérieur. Elle me donne une leçon de vie à chaque visite.
Gleb est d'origine tchétchène. Ses parents et lui réfugiés politique sont arrivés en France quand il avait 13 ans. Eboueur, il ne doute pas que sa vie l'emmènera vers d'autres chemins. Sa nature prompte à la rencontre l'y aidera assurément.
Lasse. Elle a traversé la rue, le regard vide, a retiré ses escarpins et poursuivi son chemin.
Jean-Marc n'a besoin de rien, mange à sa faim, ne boit pas trop, me répond sans détour, accepte une photo et me laisse partir sans rien me demander. Jean-Marc est beau, malgré la rue et ses stigmates.
Cimetière de Neuilly, derrière la grande arche de la défense. Charles Martel, fils de M. Charles Martel, mineur à Liévin (nord), décédé de la silicose.
Sur les quais, à la rencontre de Charly. Coach d'un instant, il prodigue conseils et exercices de musculations avec bienveillance et franc succès.
Prends ton temps belle enfant, La rue est à toi encore pour un moment.
Florient, en bateau, nettoie le canal et ramasse les poubelles du port de l'arsenal. Derrière lui, une famille du quartier profite de sa "maison de campagne".
Saine lecture.
Ambroisine a 80 ans. Greffée, fragile, le moindre coup lui fait des bleus tout noir pendant des semaines. Elle sait qu'elle ne pourra plus longtemps voyager et retrouver une partie de ceux qu'elle aime dans son pays d'adoption, la Grèce. Ambroisine part ce jour les rejoindre, tant qu'il est encore temps, tant qu'elle n'est pas happée par la grande lumière blanche. Vole ma petite Maman.
Inès, en fin de master de sociologie. Joue de l'electro sur des percus et des objets insolites avec énergie, humour et poésie. Si vous la croisez sur le boulmich à hauteur de Cluny, ou aux galeries Haussmann, écoutez la et n'oubliez pas le pot, y'a de la place!
Eetu est Finlandais et judoka. Depuis 2 ans il s'entraîne à Paris et vise les JO pour son équipe nationale. Pour lui, UBER c'est la flexibilité et l'assurance de pouvoir travailler entre les stages et les compétitions. Souhaitons-lui bonne route.
Restons dans la peinture, la vraie. Rencontre avec Kim Chang Han, un artiste sud-coréen en plein travail à Paris. Un échange de regard aura suffit pour qu'il m'offre ce portrait, sa femme s'est occupée du reste. Faisons silence devant cette divine inspiration. http://www.kch.pe.kr/
Maxime, un pro de la trott, au sens propre.
Bernard dans sa rue. Il y est né, il y vit.
L’heure du déjeuner. Pont d’Austerlitz, cet homme arrive avec 2 sacs énormes remplis de déchets de boucherie et nourrit les goélands pendant près d’une heure.
Gustave, jongleur matinal. www.symetricks.net Les quais de Seine, c'est magique à cette heure.
Castrat chantant Place des Vosges au soleil mais dans le froid. Shazam n'a pas su identifier le chant du répertoire lyrique... Beau et impressionnant.
Nana, 70 ans, 5 hivers dans la rue, rêve de vivre à la campagne.
Papy n'est pas d'humeur. Je l'attends en haut de la côte et après l'avoir photographié je tente une approche. -Bah vous êtes beau là! Regard glaçant, hochements de tête, il me répond sans même ralentir d'un ton qui n'attend pas de réponse. - Ouais J'insiste. -Vous n'êtes pas d'humeur? C'est dommage... Il s'en va.
Pas facile la rentrée.
Adrien est peintre. Je le rencontre près du métro Europe, un endroit que j'aime beaucoup, très graphique. Je me demande comment il va s'y prendre pour peindre ce décor laiteux sur un support orangé et un pinceau gorgé de noir qu'il dilue dans la neige. Et puis je vais voir son site, et je comprends: https://www.adriendelannoy.com/
Philippe, pêcheur, décorateur et voyageur. Pour lui, nul besoin d'aller loin pour se ressourcer.
Alain, bouliste de la place Dauphine. Un beau personnage.
Philippe, bien connu dans son quartier... Un peu fatigué ce soir là...
Safari photos, c'est la saison des amours.
Carte de voeux 2018
Cultiver sa forme à la BNF.
M. Lepreux, son bouvet à rainures à la main. A la retraite depuis 1994, il ouvre sa boutique chaque jour, histoire de bricoler un peu...
Marc-Gilbert, au volant de son Opel GT6, 1900cc de 1969 (moteur neuf). Réalisateur, il écoute du EZ Top, la bande son d’un projet en cours…. https://www.facebook.com/EZ-TOP-ZZ-TOP-Tribute-208387525888396/?hc_ref=PAGES_TIMELINE&fref=nf
Magique.
Il s'appelle BOLEK, avec un K dit-il, comme kiosquier. C'est le seul à avoir une concession à vie d'un kiosque à journaux parisien, place Franz Liszt. Il y vend des bouquins. Il est un peu poète, peintre, fou, marginal. Si vous prenez le temps de parler avec lui, il ne manquera pas de vous raconter une histoire. Vous lui achèterez un livre mais c’est vous qui vous enrichirez.